FFBaD : Présente-toi en quelques mots ? Ton parcours ?
Jérôme CAREIL : Je vais avoir 48 ans et j’ai 4 enfants. J’habite en Bretagne. J’ai toujours été dans le badminton en tant que joueur de niveau national en Poitou Charentes ou en tant que bénévole. J’ai participé avec ma compagne à la création du Badmin’Trainou et j’étais encore licencié et compétiteur l’an dernier dans le club de Tregor Badminton. D’un point de vue professionnel, j’ai passé mon BE1 et mon BE2 dans les années 90, j’ai basculé très vite sur de l’encadrement de club puis à la ligue Poitou-Charentes où j’ai été l’un des premiers cadres techniques régionaux. J’ai passé mon concours de professeur de sport qui m’a ouvert les portes d’un poste en tant que Conseiller d’Animation Sportive à Orléans pendant 9 ans. C’est ma seule parenthèse avec le Badminton. Je suis arrivée à la fédération en février 2011 et j’ai pris mes fonctions en tant que Directeur de FormaBad en septembre 2013.
FFBaD : Tu as la charge de conduire la FFBaD sur le chemin de la performance dans toutes ses dimensions (sportive, sociale, opérationnelle), comment comptes-tu mener à bien ce projet ?
JCa : Concernant la performance sportive, je porte une réorganisation en plusieurs axes forts. Le premier est de positionner un directeur de la performance unifiée comme interlocuteur unique. Je souhaite aussi responsabiliser beaucoup plus les acteurs de la performance. Je veux aussi mettre un place un rôle de sélectionneur pour la préparation et la gestion des évènements de référence. Il faut aussi que nous nous dotions d’outils pour objectiver ce qu’on fait. Il faut qu’on puisse, à moyens budgétaires contraints, se doter d’un maximum d’outils pour accompagner nos décisions avec un système lisible pour connaître notre niveau. Nous devons aller plus loin dans la modélisation et l’utilisation des couloirs de performance. Nous sommes à la croisée des chemins entre faire de la performance de développement et faire de la haute-performance.
Concernant la performance sociale, si je me suis projeté sur ce poste-là c’est que cela m’intéresse particulièrement. C’est pourquoi j’ai décidé d’un recrutement externe et le positionnement d’un directeur. A ce stade, mon équipe n’aurait pas autant de plus-value sur ce sujet.On a toute notre place mais ce n’était pas notre culture de départ. A nous de nous en emparer.
Concernant l’opérationnel, nous devons modifier notre façon de travailler avec les territoires et surtout notre façon de les accompagner. Les accompagner mieux mais autrement.
FFBaD : Quels seront tes dossiers prioritaires ?
JCa : A quelques jours de l’échéance olympique, ma priorité numéro 1 est de mettre les athlètes et leurs staffs dans les meilleures dispositions pour les Jeux Olympiques et Jeux Paralympiques. La deuxième, c’est évidemment d’accompagner une reprise du badminton qui se fasse le plus vite possible et dans les meilleures conditions. Je souhaite aussi proposer rapidement une nouvelle organisation de la DTN avec notamment un audit de la performance où je rencontrerai tous les acteurs. J’espère être pleinement opérationnel à la rentrée.
FFBaD : Tu vas vivre une olympiade particulière avec deux Jeux Olympiques et Paralympiques, quelles seront les ambitions des Français qualifiés ?
JCa : Effectivement, l’olympiade va être particulière. A Tokyo, on aura comme objectif un quart de finale pour le mixte DELRUE/GICQUEL. Ils ont demontré qu’ils avaient le niveau mais le contexte, après ce report et la crise sanitaire, sera différent. En para, c’est impératif de faire des médailles. Je serai déçu si on ne revient pas du Japon avec à minima 3 médailles dont une d’or. Pour Paris 2024, il faudra faire mieux. Il faudra tout faire pour créer les conditions optimales pour ne rien regretter. Trois ans c’est à la fois court et long. Il faut se projeter rapidement sur Paris.
FFBaD : La crise sanitaire a mis à l’arrêt l’activité badminton depuis de longs mois. Tu étais le responsable de l’emploi et la formation, quelle est la situation des clubs dans ce domaine ?
JCa : L’arrêt de l’activité nous a posé des problèmes dans la formation des encadrants. Cela ne marque pas un coup d’arrêt dans la professionnalisation du badminton car on a réussi à s’adapter mais il va falloir que ça reparte. Je suis optimiste sur la rentrée. Notre activité est super, elle s’adresse à tout le monde. Si on est vigilant dans les conditions de reprises (protocoles, etc), les gens vont revenir. Les gens veulent faire de l’activité. Là où je suis plus inquiet c’est sur les dirigeants. Cette crise a créé une usure. Il faut qu’on leur apporte des solutions et du soutien avec notamment les acteurs locaux. Je veux replacer la notion de service, dans son sens le plus noble pas au sens commercial, au centre. Il faut qu’on soit en capacité que quelqu’un qui veut faire du bad s’adresse à la FFBaD. Que cela devienne un réflexe automatique.